lundi 31 mars 2014

Plumelle et la Pluie


Cassandre Duval, alias Plumelle, est un (homme, oui) personnage créé pour un forum, 
et ce texte, écrit en octobre 2011, était le test role play de sa fiche. 
Rien de bien sérieux. Tout ce que j'aime, quoi 8D !

La pluie.

Il adore.

Pourquoi ? Eh bien... C'est génial la pluie, non ? C'est la seule chose qui tombe du ciel à part les chiures de pigeon, y'a de quoi la remercier d'exister. Et puis ça amorti tous les bruits, on voit pas à deux mètres, on risque de se bouffer une voiture dès qu'on traverse une route mais on s'en tape ; on est heureux parce qu'il pleut, qu'on est trempé, qu'on est enivré et euphorique d'être sous ce déluge d'eau céleste et surtout parce qu'on est con et qu'on préfère risquer une crève plutôt que de manquer ça en se planquant sous un préau.

La pluie, c'est génial.

Il était là, dessous, à marcher tranquillement, le nez en l'air, se riant des gouttes qui l'aveuglaient pourtant douloureusement. Douloureusement.

Il éclata de rire, se pliant en deux au beau milieu de la place Saint-Michel, tapant d'un pied par terre, hilare quant à sa propre situation : dieu qu'il devait avoir l'air con ! Il reprit difficilement son souffle, fit un clin d'œil à la jeune femme qui le regardait d'un air inquiet, puis, après un coup d'œil vers la fontaine de l'archange victorieux qu'il salua d'un signe de tête, il reprit son chemin.

La pluie.

Ouais, il adore.

Il faillit se casser la gueule en loupant la marche du trottoir et tout en se rattrapant au lampadaire, fit une glissade monumentale jusque la vitre d'un café qu'il se prit méchamment sur l'arcade gauche. Ouille... Il fit une grimace terrible, se releva tout flageolant et, tâtant son visage meurtri, lança un œil à son reflet dans la vitre. Ce n'était pas un vilain garçon, plutôt commun avec sa longue tignasse brun chaud et ses longs yeux gris... Il replaça une bouclette sautillant devant ses mirettes avec les autres sur son crâne d'un geste nonchalant et, souriant au serveur du café qui lui lançait un regard dubitatif, il inspira profondément l'air pollué de Paris que la pluie rinçait abondamment et à nouveau, tenta de mettre un pied devant l'autre sans se casser la figure.

Il tourna sur les quais, enfonça ses mains dans les poches de sa veste, considéra toute l'ampleur de cette mauvaise idée s'il glissait à nouveau mais le temps qu'il se décide à redonner ses pauvres petits doigts en pâture au froid vorace, il était arrivé à la Rue du Chat qui Pêche. Il y tourna et s'engouffra par une petite porte de bois dans un vieil appartement.

Là, il s'ébroua, retira l'immonde bonnet blanc en laine à pompon qu'il portait jusqu'alors, l'essora au dessus de la plante verte qui décorait l'entrée, puis s'apprêta à escalader les quatre étages qui le séparaient de chez lui.

- NAOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON !

Le hurlement faillit l'empaler sur la poignée de la porte  et il grimaça en sentant le bout de métal s'enfoncer dans ses omoplates... Ca, c'était au moins Mariette... Personne ne pouvait décemment avoir un coffre pareil sans être Mariette.

Il soupira, remit son bonnet et entama les marches. Il devait être dix heures et demi passée. La princesse devait se coucher et lui, il n'était pas là pour lui raconter une histoire... Pff... Elle n'allait donc jamais grandir cette gamine ?

Et alors qu'il amorçait le troisième palier, il fit un sourire sinistre : nan. Jamais. Il ne la laisserait jamais grandir. C'était sa petite sœur et elle resterait sa petite sœur.

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